Avant d’être un art, l’art de l’interprétation musicale, le véhicule des sensibilités, l’instrument – et la voix par extension – est un artisanat.


Pour le piano, le son produit par l’appareil articulé appelé génériquement « Bras » – et non pas uniquement « Doigts » -, sa modularité , son impact sur l’environnement spatial et temporel, ce que l’on appelle la technique pianistique, est le résultat de cet artisanat. Cela implique un savoir-faire et sa transmission.


Les paramètres de la production sonore par le jeu pianistique sont physiques: Vitesse, Poids, Hauteur, Délai… Ce sont les paramètres physiques du geste physiologique.


On utilise donc la pesanteur et les axes de gravité autour desquels le mouvement est possible sans déséquilibre: ce qui se traduit par dynamique, phrasé, attaque, toucher, expression, etc… en interprétation musicale.


La technique pianistique, considérée sous cet angle de vue, cesse d’être subjective et empirique – telle qu’enseignée par le passé – et s’apparente davantage à une “science exacte”, objective et quantifiable.


Le jeu pianistique se construit donc par l’ajustement et le réajustement de variables physiques au moyen d’un geste physiologique efficace afin de constituer une “boite à outils gestuelle”. Il se consolide par une répétition consciente.


La technique est au service de l’expression musicale et il ne peut y avoir d’interprétation sensible et juste sans une technique appropriée. Le son en est le matériau de base.


N’a-t-on pas dit que « la musique est l’art de combiner les sons » ? (Dannhauser)