Il est des moments qui chamboulent une vie. Pour Sylvain Guinet, ce fut un reportage diffusé sur M6. Nous sommes le 11 mars et ce compositeur habitant Garnerans découvre l’histoire bouleversante de Yasuo Takamatsu.


Trois ans après le tsunami qui a ravagé les côtes japonaises, cet homme de 57 ans continue de chercher le corps de son épouse, disparue le jour du drame, emportée par une déferlante de 20 mètres de haut, alors qu’elle s’était réfugiée sur le toit de la banque où elle travaillait.


Pour ce faire, et malgré son âge, M. Takamatsu s’est même fait prodiguer des cours de plongée sous marine et fouille depuis sans relâche les fonds marins.


« J’ai été bouleversé, se souvient Sylvain Guinet. Cela m’a en fait paru horrible et tellement beau à la fois. Cette histoire arrache le cœur, mais c’est tellement beau ce que représente tout cet effort pour retrouver son amour trois ans après. Ce cri d’espoir qui traverse tous les océans m’a touché et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour cet homme. La seule chose que je pouvais faire dans mon domaine, c’était de la musique. Et je me suis dit que si je rendais hommage à sa femme, je lui apporterai peut-être un rayon de soleil. »

De l’enquête à la composition


Sylvain Guinet se met donc en tête de rentrer en contact avec lui. Après des recherches infructueuses sur Internet, il choisit de passer par deux pianistes japonaises habituées à jouer ses compositions. L’une d’elles, Haruko Uehara, finit par rentrer en contact avec YasuoTakamatsu, qui accepte l’idée que le natif de Mâcon compose une œuvre qui ferait perdurer dans le temps le nom de son épouse.


Il lui fournit même des photos d’elle et lui envoie quelques mots pour décrire son caractère. Autant d’éléments précieux pour attiser l’inspiration de Sylvain Guinet. S’en suivent deux semaines de travail pour composer une pièce pour piano de style new-age. « Je n’ai pas voulu quelque chose de gai, ni de triste, explique le compositeur. Je suis resté sobre et dans mon style, avec une musique romantique, douce. »


La pièce sera enregistré en studio par d’excellents pianistes comme Haruko Uehara à Tokyo et Thierry Chatelain à Paris que vous pouvez écouter sur youtube.




M. Takamatsu apprécie et lui écrit par mail : « Votre musique m’a rappelé les 22 dernières années avec ma femme. Elle m’a ému aux larmes »


Depuis, 2 grand journaux japonais, le Asahi Shimbun et le senkei ont réalisés un articles sur cette hommage tous comme certains journaux français. Article publié aussi dans “magasine pianiste”. Diffusion de la musique sur la radio BBC word et radio calssique Canada ainsi que sur la chaine principal du japon pendant un reportage sur Mr Takamatsu. La pièce remporte également la 3ème place au concours piano free-score.


Mr Takamatsu a avoué à Sylvain qu’il n’ avait plus écouté de la musique depuis le tsunami et qu’aujourd’hui il écoutait cette pièce tous les jours « cette pièce est mon trésor, elle guérit mon cœur brisé, merci".


Prochainement la "pièce hommage " sera jouée par la pianiste Haruko Uehara en présence de Mr Takamatsu dans la ville même où sa femme disparue.